Lao-Tseu

Qui se dresse sur ses pieds ne peut se tenir droit ; qui étend les jambes ne peut marcher.

Le sage se venge des injures par des bienfaits.

Il n'y a pas de plus grand crime que de se livrer à ses désirs.

Les hommes d'une humanité supérieure la pratiquent sans y songer.

Qui garde ses défauts apparents ne désire pas être jugé parfait.

Qui a fait de grandes actions et obtenu de la réputation se retire à l'écart.

Quoi qu'on fasse aux hommes, ils nous rendent la pareille.

De l'argile nous faisons un pot, mais c'est le vide à l'intérieur qui retient ce que nous voulons.

Qui ne parle pas arrive au non-agir.

Qui sait être constant a une âme large ; qui a une âme large est juste.

Qui est parvenu au comble du vide garde fermement le repos.

Se réjouir de la guerre, c'est aimer à tuer les hommes.

Le faux savoir n'est que le principe de l'ignorance.

Combien est petite la différence de weï (un oui bref) et de o (un oui lent) !

Savoir être constant s'appelle être éclairé.

Qui est comblé d'honneurs et s'enorgueillit s'attire des malheurs.

L'homme qui accumule abondamment la vertu triomphe de tout.

Qui a de grandes passion est nécessairement exposé à de grands sacrifices.

Qui fait usage de la vertu n'éprouve aucune fatigue.

Qui a de la vertu songe à donner ; qui est sans vertu songe à demander.

Plus le sage donne aux autres, plus il a pour lui-même.

Qui ne s'occupe pas de vivre est plus sage que celui qui estime trop la vie.

Qui agit avec énergie est doué d'une ferme volonté.

Quand le sage agit, il excelle à montrer sa capacité.

Plus les lois se manifestent, et plus les voleurs s'accroissent.

Lorsqu'une armée est forte, elle n'emporte pas la victoire.

Lorsqu'un arbre est devenu fort, on l'abat.

Qui excelle à commander une armée n'a pas une ardeur belliqueuse.

L'homme vertueux n'est pas disert ; celui qui est disert n'est pas vertueux.

Le sage redoute la gloire comme l'ignominie.