Activité, le premier besoin de l'homme, son premier devoir, la première condition du contentement de soi-même. Que faire de cette vie si elle tombe à chaque instant sur notre tête comme un poids qu'on ne peut et qu'on n'ose soulever ? Quel malheur que des facultés qu'on aura laissé éteindre sans emploi ! Il est tellement important de se garder en activité, qu'il vaut mieux se créer une activité factice, l'employer sans résultat et sans but, que de la laisser dormir. Tenue ainsi en éveil, on sera sûr au moins de la retrouver à l'heure où il sera utile de l'exercer. C'est comme une lame qu'on a soin de faire jouer dans le fourreau pour qu'elle en puisse sortir le jour où l'on sera attaqué ou offensé ; autrement elle se rouille, et, à l'heure critique, on se trouve sans défense, à la merci du premier venu qui voudra vous faire outrage. Ainsi l'on se trouve à la merci de la vie contre laquelle on ne s'est pas exercé à combattre.