Antoine Rivaroli, dit de Rivarol.
Sa biographie :

Les 73 citations de Antoine de Rivarol :
Plus on a l'esprit vaste, et plus on est en proie à la variété de ses idées.
L'esprit est le côté partiel de l'homme ; le cœur est tout.
L'homme qui dort, l'homme ivre, c'est l'homme diminué.
Il faut que les chênes croissent avec les chênes, et les roseaux avec les roseaux.
De la familiarité naissent les plus tendres amitiés, et les plus fortes haines.
Les hommes se lassent d'aimer, mais ne se lassent pas de se haïr.
La liberté est le premier bien pour un peuple pauvre et peu nombreux, mais quand l'empire s'agrandit et s'enrichit, elle n'est plus un besoin : j'entends ici la liberté politique.
Les grands talents croissent et brillent séparément de peur de se faire ombrage.
Si le talent empêche le génie de tomber, le génie l'empêche de ramper.
Il y a des hommes si paresseux qu'ils mettent le but au début.
Les hommes ont rangé sur la même ligne ceux dont ils se font une grande idée, ceux qui leur donnent de grandes idées, et ceux qui ont fait de grandes choses ou opéré de grands évènements.
La nature nous condamne à tuer un poulet ou à mourir de faim, c'est là le fondement de nos droits : et voici la généalogie des ressorts politiques ; les besoins fondent les droits et les droits fondent les pouvoirs; mais en France on a donné au peuple des pouvoirs dont il n'avait pas le droit et des droits dont il n'avait pas le besoin.
Se révolter contre les maux inévitables et souffrir ceux qu'on peut éviter, grand signe de faiblesse. Que dire d'un homme qui s'impatiente contre le mauvais temps, et qui souffre patiemment une injure ?
Les idées font le tour du monde ; elles roulent de siècle en siècle, de langue en langue, de vers en prose, jusqu'à ce qu'elles s'enveloppent d'une image sublime, d'une expression vivante et lumineuse qui ne les quitte plus ; et c'est ainsi qu'elles entrent dans le patrimoine du genre humain.
L'opinion est dans le public, et non dans le peuple : c'est ce qui a trompé beaucoup de gens.
Dans la guerre entre les gens d'esprit et les sots, ce sont toujours les sots qui ont commencé : l'homme de goût est blessé avant de piquer.
On a de la fortune sans bonheur comme on a des femmes sans amour.
La philosophie est un esprit d'abstraction et d'analyse. Le philosophe décompose la pierre, l'architecte la taille et l'emploie, et s'il ne peut la fixer, il a recours au ciment.
La philosophie a un air de hardiesse qui charme les jeunes gens : elle a une promptitude, une simplicité qui les ravit. La politique leur semble timide, lente et compliquée, les instruments de la destruction sont si simples ? Un marteau suffit pour abattre une maison.
La nature a voulu que l'homme trouvât du charme à commander aux hommes, sans cela on n'aurait pu avoir des rois, et des magistrats, que comme on a des chevaux avec le fouet, et la bride. Ce charme vient de l'homogénéité, car il n'y aurait que de l'ennui à une espèce supérieure, de commander à une espèce inférieure ; ainsi le berger s'ennuie avec son troupeau, en proportion de ses lumières.
Dans le monde celui-là est un vrai philosophe qui pardonne à la société son défaut de fortune, avec autant de calme qu'un tel, riche banquier, pardonne son défaut d'esprit à la nature.
Le vrai philosophe est d'abord celui dont on ne parle pas. Nous n'entendons pas aujourd'hui par philosophe un homme qui maîtrise ses passions, qui se cache, mais un homme qui a l'esprit d'analyse, une grande hardiesse, et qui secoue des préjugés sans acquérir des vertus.
Dans un animal quelconque, le moi se compose de la réunion de toutes nos facultés ; il personnifie l'âme et le corps, et n'en fait qu'un seul être. Un homme qui dit moi, dit plus que celui qui dit mon âme.
L'esprit épigrammatique est, j'ose le dire, un esprit d'ordre et de symétrie. La raison est souvent entre le rire et la colère.
La philosophie avait tant promis qu'on a droit d'examiner sévèrement les fruits qu'elle a portés. Dans ce grand procès contre elle, tout honnête homme est forcément juge et partie : car, et ceci est important, il faut bien se souvenir qu'entre le genre humain et ses adversaires, impartialité n'est pas justice.