Antoine-Jean Cassé de Saint-Prosper.
Sa biographie :

Les 24 citations de Antoine-Jean Cassé de Saint-Prosper :
De tous les arts, le plus populaire est l'art dramatique, parce qu'il se compose de la raison qui observe et de l'imagination qui invente.
L'amour le plus vrai a ses ruses et ses mensonges, non pas qu'il veuille tromper, mais il devine sur le champ tout ce que le cœur lui demande ; il se mesure alors à ses besoins ou à ses faiblesses, s'y prête ou s'y refuse, et, se modifiant sans cesse, rajeunit ainsi le bonheur qu'il nous donne.
La force n'est pas dans l'esprit, elle jaillit du cœur.
Les personnes qui plaisantent avec l'amour sont comme les enfants qui jouent avec les couteaux, elles se blessent toujours.
Il y a une grande différence entre les convenances et la mesure. Des premières, il en est quelques-unes qu'on peut ignorer et dont l'esprit sait toujours tenir lieu. Mais, sous peine de blesser sans cesse, il faut que la mesure participe à tout : c'est la condition essentielle de la sociabilité. L'absence de mesure est plus qu'un vice, c'est une organisation défectueuse, qui, repoussant amis et ennemis, ternit le mérite et délustre jusqu'à la vertu même.
Les gens sans mesure gâtent tout, jusqu'au bonheur qu'ils donnent.
Le sauvage a l'instinct de ses intérêts, l'homme civilisé possède la science de ses devoirs.
La bonté remue doucement le cœur, le captive, le gagne et l'attache.
Il y a deux choses qui paraissent difficiles à concilier, et que cependant les femmes accordent très bien : la fausseté et la sensibilité ; chez elles, l'une aide à l'autre. La fausseté couvre les écarts de la sensibilité, qui, à son tour, lui prête des armes, c'est-à-dire le désespoir, les larmes, les serments, enfin tout ce qui affirme.
Le cœur des femmes est comme bien des instruments, il dépend de celui qui le touche.
Par la bonté on donne plus de bonheur qu'on n'en goûte.
La bonté a toujours des ressources, de sa présence seule s'exhale une suavité si pure que le malheur en respire plus à l'aise, il n'a qu'à la voir pour se sentir mieux.
Il faut que le mariage soit comme un état forcé pour les femmes, à voir l'aigreur continue de celles à qui il manque. Ni les prévenances qui les entourent jusqu'à un certain âge, ni les jouissances du luxe, ni les plaisirs de la vanité, ni les douceurs de la fortune ; rien ne les console. Elles peuvent être nées princesses, mais, tant qu'elles n'entrent pas dans le mariage, elles vivent décontenancées. Qu'on ne s'étonne pas des alliances qu'elles font sur le retour ; elles les apprécient ce qu'elles valent... Elles en rougissent. Mais un jour arrive où elles prient qu'on les accepte. Descendues aussi bas dans leur propre conscience, elles en oublient le reste du monde ; elles ne choisissent pas leur sort, elles le terminent.
Considérées en masse, les femmes conduisent le monde. Cependant, il faut le dire, nous échappons souvent à leur pouvoir individuel, non par nos qualités, mais bien par leurs défauts. Ainsi leur coquetterie nous guérit de notre amour.
Ce n'est pas l'amour véritable qui inspire de grandes sottises aux puissants de ce monde ; ils s'en garent en général, mais comme ils laissent leur vanité s'infiltrer partout, ils se ruinent pour des femmes à la mode, se déshonorent pour des prostituées, et s'affichent pour des comédiennes. Dans ce genre, ils mettent à si haut prix l'opprobre de la publicité, qu'ils en perdent la mémoire de leurs titres et la dignité de leur position. L'habitude survient qui les enterre tout entier dans des liaisons qui les rapprochent de ce qu'il y a de plus bas. Ils meurent quelquefois beaux-frères de leur cocher et cousins germains de leur laquais.
On peut dire qu'il est presque impossible de se préserver de l'amour. En effet, on n'a de force contre lui qu'au moment où il s'approche du cœur, et comme les formes sous lesquelles il pénètre changent et varient sans cesse, on n'a pas encore eu le temps de le reconnaître qu'il est déjà sûr de sa puissance. Il faut encore remarquer que l'amour s'adapte de lui-même aux circonstances les plus indifférentes de la vie, comme il se glisse au milieu des plus nobles sentiments.
Les femmes possèdent toutes les qualités qui créent les coteries et constituent leur splendeur. Elles ont l'enthousiasme rapide et le discernement court ; en outre l'afféterie règne dans leurs idées. Enfin, pleines de tact, d'adresse et de liant, elles adoucissent l'aspérité des prétentions les plus exigeantes. En littérature, en politique et même en religion, les femmes ont donc toujours présidé à la naissance des coteries, et veillé sur leur premiers pas. Il y a plus : sont-elles privées des séductions que les femmes exercent à leur profit, les coteries tombent sur le champ : la base leur manque.
A seize ans, la grâce chez les femmes est légère, craintive et ingénue ; elle offre tous les contrastes, parce qu'elle réunit toutes les séductions. Un peu plus lard, la grâce chez les femmes devient, pour ainsi dire, grave et réservée ; elle a des devoirs à défendre. Enfin, aux jours de la vieillesse, la grâce chez les femmes déride jusqu'à l'âge.
L'on peut diviser la vie des femmes en trois époques : dans la première, elles rêvent l'amour ; dans la deuxième, elles le font ; dans la troisième, elles le regrettent.
Les hommes, pris en général, luttent contre la mort : c'est le dernier emploi de leur courage. Les femmes, au contraire, savent si bien se résigner, qu'elles se parent pour mourir avec plus de grâce.
Les femmes belles et vertueuses créent l'empire des bonnes mœurs ; au logis, elles les mêlent à toutes les habitudes et à tous les sentiments de la vie ; dans le salon, elles purifient par leur présence toutes les séductions du cœur. Leur puissance est si grande qu'elles mettent quelquefois tous les devoirs à la mode.
Les femmes jugent de la littérature comme des modes, tout ce qui les flatte leur semble beau.
Les femmes connaissent si bien leur position sociale que chez elles on cultive toujours avec soin les qualités qui leur doivent assurer l'empire. Dès l'enfance, on leur imprime la douceur, la délicatesse ; on leur enseigne la finesse et la dissimulation ; et tout cela mène droit au pouvoir.
L'amitié est comme les vieux titres, la date la rend précieuse.