Le mauvais riche avare n'a de ses richesses que les embarras, les soucis et les craintes qu'elles lui causent. Il ne vit pas, il végète ; son existence est morne, silencieuse et stérile comme un désert ; son cœur ressemble à un sépulcre vide, jamais la joie n'y a fleuri ; car la joie est amour, et il n'aime personne, il ne s'aime pas lui-même ; aussi, personne ne l'aime. Passe-t-il dans la rue, on le salue à peine, et quand on l'aborde on lui montre un visage froid où perce le mépris. Que cet homme meure, nul regret n'adoucira ses derniers instants ; il mourra solitaire et presque abandonné. Ses héritiers se réjouiront de sa mort, sans daigner cacher leur joie ; les pauvres n'accompagneront pas son convoi ; pas une larme ne sera versée sur son cercueil, et quand la terre l'aura englouti, il en sera de lui comme s'il n'avait jamais été.