Christian Bobin.
Biographie :

Les 57 citations de Christian Bobin :
Les années qui passent n'apprennent rien aux imbéciles ni aux méchants.
Un vrai livre est toujours quelqu'un qui entre dans notre solitude.
J'écris dans l'espérance de découvrir quelques phrases, juste quelques phrases, seulement quelques phrases qui soient assez claires et honnêtes pour briller autant qu'une petite feuille d'arbre vernie par la lumière et brossée par le vent.
Les écrivains qui savent d'avance ce que sera leur livre ne sont pas des écrivains mais des créatures de Dieu atteintes par la folie du raisonnable, du sérieux, du devoir à rendre.
La vie réussit à nous trouver quand plus personne ne sait où nous sommes, pas même nous. Si loin que nous soyons, elle se fraye un passage. Si grande soit notre volonté de l'éviter, de la fuir dans un travail, dans un devoir, dans un sérieux - elle arrive, têtue, se moquant gentiment de nous, de la naïveté de nos projets, de la sagesse de nos calendriers.
Ton sourire était une signature divine sur le papier monnaie du temps — une caution, un garant, l'indicible fleurissement de cette vie.
Il est facile de mener plusieurs vies, il suffit de n'en avoir aucune à soi.
Il y a des endroits dans le monde dont la simple vue nous décolle l'âme tellement c'est triste, ce sont les endroits où l'argent a tué l'âme.
La vie ressemble à un film d'une chaîne de douleurs reçues puis transmises.
La merveille, c'est d'exister ; il n'y en a pas d'autre.
Le livre est la mère du lecteur.
J'ai beau avoir lu les philosophes, je suis très sceptique quant à la métaphysique, mais quand je parle avec quelqu'un d'âgé, je suis plus proche d'une philosophie vivante que dans les livres de philosophie.
Le feu de l'esprit, il passe où il veut. Il n'a besoin pour prendre que d'un bois sec, c'est-à-dire d'un cœur ferme.
La bonté, c'est le grand naturel du cœur qui est à chaque fois inattendu.
Ce qui croit commencer ne fait que poursuivre.
L'écriture est depuis toujours pour moi un chemin et une réparation.
La pensée juste est contagieuse : Devant certain poèmes arabes je suis cloué physiquement, c'est comme s'ils entraient physiquement dans mon sang. Moi, ce qui me touche le plus, c'est quand toute la force qui circule dans le sang va se trouver réunie comme un bouquet de roses dans le cœur.
L'esprit de sérieux, c'est du plomb, et personne n'arrivera jamais à me le faire prendre pour de l'or.
Toute chose a son contraire, son double intime avec quoi elle lutte et dialogue.
Le travail c'est d'être où l'on n'a pas choisi d'être, où l'on est contraint de demeurer.
Qui veut se faire aimer des hommes commence par les quitter.
Faire trop longtemps la même chose, cela rend vieux.
Le travail des mères est de protéger les enfants de la noire humeur des pères.
Prouver est un désir de savant ; accueillir est un désir d'amoureux.
La poésie est parole aimante, parole émerveillante, parole enveloppée sur elle-même, pétales d'une voix tout autour d'un silence. Toujours en danger de n'être pas entendue. Toujours au bord du ridicule, comme sont toutes les paroles d'amour. On croit que la poésie est un agencement un peu maniéré de certains mots, une façon obscure de faire tinter un peu d'encre et de songe. Mais ce n'est pas ça. Ce n'est pas ça du tout.