Une femme que son mari rend malheureuse reçoit rarement des consolations réelles de l'homme à qui elle confie ses peines : l'ami même le plus dévoué prend alors tacitement, et sans s'en apercevoir, le parti de son sexe, parce qu'avant tout il est homme, et que ce caractère, dont il ne peut se dépouiller, ne lui permet pas de bien sentir des torts que, tôt ou tard, il peut lui-même avoir. Elle n'est donc véritablement comprise que par une femme, parce que leur position, leur destinée est la même, et que la nature a mis entre elles des rapports de sensations, de goûts, de besoins inhérents à leur existence, et qui ouvrent à l'instant leur âme aux sentiments, aux douleurs qu'elles-mêmes peuvent éprouver.