Le désir en ce qu'il a de fixe, d'habituel et d'incorrigible, est toujours un peu en raison de l'espérance ; c'est d'espérance toujours que se nourrit obscurément et à la dérobée le désir, sans quoi il finirait par périr d'inanition et du sentiment de son inutilité. Le désir n'est guère qu'une première espérance aveugle, audacieuse, déguisée et jetée en avant au hasard comme une sentinelle perdue près du camp ennemi ; mais il sent derrière lui, pour le soutenir, le groupe des autres espérances.