La jalousie décèle toujours un côté inférieur, quelle que soit la supériorité que l'on puisse avoir.
L'éducation est à l'homme ce que la lumière est aux plantes ; elles les colore, mais elle ne change rien à leur tissu.
Le plaisir est pour les femmes ce que le soleil est pour les fleurs, il les colore et les embellit, mais trop ardent, il les dessèche et les consume.
Une femme qui se fait aimer d'un fat, l'empêche de s'aimer lui-même ; la préférence n'est pas flatteuse.
Pour qu'un homme soit heureux en amour, il lui suffit d'aimer, il n'est pas toujours nécessaire qu'il soit aimé ; mais, au contraire, une femme, en aimant, ne peut être heureuse que quand on l'aime.
Une femme dont on croit être aimé, et qui nous trompe, ne nous fait aucun mal ; une femme qui nous détrompe quand nous croyons qu'elle nous aime, nous en fait beaucoup.
On a dit : « On pardonne tout quand on aime », on aurait dû ajouter : plus on a pardonné, et plus on aime.
Le caprice tient à un travers de l'esprit, il en dévoile la faiblesse.
Les femmes ont peut-être plus de penchant à la fidélité qu'à la constance ; car il est rare qu'elles ne soient pas sensibles à de nouveaux hommages : elles ressemblent presque toutes à la maîtresse d'Asclépiade, qui disait : « Aimez-moi, mais ne vous affligez pas qu'un autre me possède ».
La galanterie et l'amour sont à peu près incompatibles ; trop de galanterie refroidit l'amour, et l'amour rend la galanterie gauche.
La coquetterie est utile à la femme, elle abaisse l'orgueil de l'homme, et le maîtrise en excitant en lui des désirs qu'elle encourage toujours, mais qu'elle ne satisfait jamais.
Les premiers mouvements des femmes sont presque toujours meilleurs que ceux des hommes, parce que le naturel des femmes vaut mieux que celui des hommes.
L'instinct sert souvent les femmes mieux que leur raison, peut-être est-il chez elles la raison perfectionnée !
L'esprit s'éclaire aisément quand les passions cessent de tourmenter le cœur et d'égarer la raison ; mais cette lumière tardive ne luit que le soir de notre vie : heureux encore quand c'est elle qui nous guide pour entrer dans l'éternité.
La musique agit sur nous de deux manières différentes, et qui cependant arrivent au même but. L'harmonie excite puissamment l'oreille, et la mélodie est un langage séduisant qui pénètre bien avant dans l'âme.
Il est un sentiment qui réunit au charme de l'amitié tout ce que l'amour a de plus pur et de plus tendre : il existe entre personnes d'un sexe différent, il n'est ni de l'amour ni de l'amitié, mais il vaut mieux que tous les deux.
La jalousie qui survit à l'amour n'appartient qu'à la vanité.
La jalousie est inséparable de l'amour ; l'homme qui n'est point jaloux n'aime que faiblement, ou n'aimera pas longtemps.
La jalousie reçoit toujours l'empreinte du caractère, parce qu'elle est au tempérament ce que l'amour est à l'âme.
La jalousie est un sentiment douloureux qui tourmente le cœur, et qui finirait par le guérir de l'amour, si le délire pouvait guérir de la fièvre.
On est toujours disposé à trouver comme la plus belle la femme qu'on aime davantage, par la raison que la beauté est faite pour être sentie et non jugée.
Tant qu'on aime une femme, on lui parle beaucoup d'elle ; quand on ne l'aime plus, on lui parle beaucoup de soi.
La femme que l'on aime le plus est souvent celle à laquelle on le dit le moins.
Les soumissions font quelquefois naître l'amour, mais ne le ressuscitent jamais.
Il ne faut pas plus d'habileté pour régner par la terreur qu'il ne faut d'adresse pour délier le nœud gordien par le tranchant du sabre.