L'égoïsme est le compagnon ordinaire de la vieillesse. L'âge pourtant semblerait donner à l'homme qui a vécu assez longtemps pour voir et apprécier les malheurs de ses semblables, l'abnégation de ses propres intérêts, pour ne consulter que ceux d'autrui, d'autant plus que peu de jours lui restent à consacrer à la bienfaisance ; hélas ! Non, plus il approche du terme prescrit, plus il tient à l'existence, plus il s'y attache, plus il s'y cramponne ; c'est un amant qui, avant de marcher à la mort, reçoit les derniers embrassements de son amante : il la serre contre son sein, il l'enlace, il l'étreint avec délire, et la force seule peut les séparer.