Le cœur une fois ulcéré de haine s'en guérit mal ; l'amour-propre vient l'aggraver par la justification de ses motifs, et lui commande de s'obstiner jusqu'après le triomphe, quand l'ennemi est par terre, abattu, suppliant ou mort. Mais rarement elle survit à son objet, car c'est le sentiment le plus lâche, la tyrannie la plus odieuse, le fanatisme le plus révoltant qui ne brise pas sa dent au marbre de la tombe, et qui porte un homme, ou une secte, ou un parti à s'acharner sur un ennemi vaincu ou mort.