Jean-Edern Hallier.
Biographie :

Les 64 citations de Jean-Edern Hallier :
Le journaliste, c'est le roi des cons, de surcroît fier de l'être et imbu de son propre conformisme. Aussi le journalisme n'est pas un métier, à moins que faire profession de sottise puisse, en certains cas, j'en ai bien peur, nourrir grassement son homme.
Un pays heureux n'a plus d'histoire, il n'a que des aigreurs d'estomac.
Il m'aura fallu dépasser la trentaine pour me sentir jeune, comme j'aurais dû l'être dix ans plus tôt. Et, tout ce temps perdu, jamais je ne le rattraperai !
La presse, je l'aime d'un bel amour déçu. Plus je lis les journaux, plus je suis fou de n'y point trouver ce que j'attends, et plus je deviens mélancolique d'une autre presse, à inventer avant qu'il ne soit trop tard.
La lune est une pièce d'or qui ne tombe jamais.
Vieillir est encore ce que l'on a trouvé de mieux pour ne pas mourir.
Les mots ont parfois plus de résonance que les actions les plus explosives.
Sans cesse je réinvente, en l'allégresse fiévreuse des perpétuels recommencements de l'aube, ma devise : Chaque matin qui se lève est l'envol du fou de Bassan.
Tous les cons sont petits, ce sont des petits cons.
Il y a deux sortes d'amours manquées : celles qui n'ont pas commencé et dont on ne connaîtra jamais les regrets, et les pires, celles qui n'ont commencé vraiment qu'après avoir fini - et qui n'en finissent plus de mourir sans que nous ayons pu les vivre jusqu'au bout.
C'est fou aujourd'hui ce que les vieux meurent vieux. Il n'y a que les jeunes qui meurent jeunes. Au train où ça va, bientôt, il n'y aura plus de jeunes, ils seront tous morts.
Il faut faire trembler le temps qui nous reste à vivre, en épuiser tout le possible, puisque la mort, cette inconnue, cette redoutée, surgit au-dedans : Désormais, je suis pressé.
Les politiciens, ce qu'ils ne supportent pas, c'est l'humour. L'oppresseur, de droite ou de gauche, ne compose jamais avec le rire : c'est l'hommage qu'il rend à sa puissance.
La seule manière de désarmer la violence du monde, c'est par la violence de la pensée. Le terrorisme, il faut le combattre spirituellement : sinon il ne sert qu'à renforcer le pouvoir d'État.
La politique, c'est toujours comme ça, elle est à la remorque. Elle sert de lanterne rouge. Ça ressemble au jeu de l'oie : l'intelligence est toujours banalisée, remise huit cases en arrière. Les politiciens sont les derniers à s'apercevoir que le monde change.
Moi, je suis comme le cheval des échecs, je saute d'une case noire à une case blanche. J'adore partir en cavale avec la réalité, procéder au détournement des faits, je suis un dandy de grands chemins, c'est là le vrai modernisme, parce que la mode du rétro est en train de passer.
La presse est un ramassis d'adjudants abrutis qui tire sur tout ce qui bouge.
Il y a autant de fanatisme stupide dans le fanatisme de la tolérance que dans l'intolérance elle-même. La tolérance n'est plus aujourd'hui que mot d'ordre de l'impitoyable guerre de religion que mène les marchands du temple contre tout ce qui est sacré.
Le progrès depuis de nombreuses années, c'est une immense régression mentale.
Un hésitant est un inquiet qui a tout le temps besoin d'être rassuré.
Dès que les hommes politiques s'emparent des choses, elles perdent leur contenu. Les politiciens sont de vieux singes avec qui les cacahuètes sont toujours vides.
Personne n'a un plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'il aime.
La sincérité, c'est le talent des gens qui n'ont pas de talent.
On perd toujours dans la vie au Grand Prix de l'amour. — Buvons à notre échec !
L'été est la seule saison qui se conjugue au passé avec ses couleurs passées, ses parasols décolorés, sa terre battue, lasse de pas perdus, et ses brises pastellisées.
La joie est contagieuse. La joie est généreuse. La joie donne et se donne. Elle est miraculeuse, parce qu'elle est désintéressée. C'est sa force — et en ce sens, elle est une offense permanente au bonheur des tristes, ce qu'on appelle le bien-être, la volupté tiédasse de ceux que l'ennui n'ennuie jamais.
La critique c'est une mitrailleuse manœuvrée par un adjudant abruti qui tire sur tout ce qui bouge.
Aujourd'hui, l'État peut tout, entend tout, voit tout... mais, heureusement, ne comprend rien.
La force est contagieuse, la lâcheté ne l'est pas moins.
L'insécurité est une invention des serruriers. On nous rebat les oreilles avec la sécurité. Le pouvoir quel qu'il soit ne cherche au fond qu'une chose : trouver le moyen de mettre le peuple en sécurité. C'est-à-dire le séquestrer.