Jean-François Sénault
Biographie :
Professeur, philosophe et prêtre français né le 22 mai 1604 à Douai dans le Nord-Pas-de-Calais, Jean-François Sénault est décédé le 3 août 1672 à Paris. Après avoir proféssé les humanités, le cardinal de Bérulle, instituteur de l'Oratoire, l'attira dans sa congrégation naissante, comme un homme qui en serait un jour la gloire par ses talents et par ses vertus. Nommé supérieur général, en 1663, il continua de prêcher, et mourut le 3 août 1672.
Les 38 citations de Jean-François Sénault :
L'espérance a plus de sujets que tous les souverains réunis, et elle peut se vanter que les uns et les autres n'agissent que par ses conseils.
Il n'y a rien de si parfait dans le monde qui n'ait ses défauts.
Il ne faut qu'un homme heureux pour rendre l'envie éternellement misérable.
Le commencement d'une guerre dépend souvent des deux partis, mais sa fin dépend toujours du victorieux, et il n'est pas facile de le porter à la paix quand il trouve ses avantages dans la durée de la guerre.
Quand la calomnie ne peut rien sur la gloire des innocents, elle s'attaque à leur vie.
Qui perd son ami perd la moitié de soi-même.
L'amitié est la douceur de la vie, qui n'a point cette vertu ne saurait espérer de félicité.
Les larmes sont douces quand l'amitié nous les fait répandre.
Les désirs et les espérances sont les songes de ceux qui veillent.
L'action de la raison est lente sur les bons esprits, et nulle sur le vulgaire.
La honte porte la couleur de la vertu, et cette rougeur qu'elle répand sur le visage, est une marque de son innocence : mais elle est si délicate que la moindre chose du monde la peut corrompre ; elle ressemble à ces fruits nouvellement cueillis, dont la fleur se perd aussitôt qu'on les touche.
Quand les passions déréglées ont produit quelque vice, elles s'arment pour le défendre, et le servent avec plus de courage que les passions innocentes n'obéissent à la vertu.
Les passions sont les semences des vertus.
Il n'y a point de passions qui ne soient utiles à la vertu quand elles sont ménagées par la raison.
L'or n'a point de prix, que celui que le bon usage lui donne, et il n'est pas plus inutile dans les entrailles de la terre que dans le coffre de l'avaricieux.
La nature n'a rien fait d'inutile, et puisqu'elle nous a donné des craintes et des espérances, elle entend que nous les employons pour acquérir les vertus et pour combattre les vices.
Il n'y a point d'homme si heureux qui ne puisse devenir misérable.
Les philosophes ont plus de soin de nous faire connaître nos maladies que de nous en donner les remèdes.
Le mensonge, tout impudent qu'il est, ne combat que la vérité.
La joie et la tristesse ne sont blâmables qu'en leur excès.
Il n'y a rien au monde qui rende les hommes plus serein que l'innocence.
La honte n'est autre chose que la crainte de l'infamie, et cette passion innocente est la protectrice de toutes les vertus.
Une haine naissante peut se guérir, mais quand elle est excessive, elle surmonte tous les remèdes.
Il n'y a point de passion en notre âme qui ne puisse être utilement ménagée par la raison et par la grâce.
La fortune se lasse de favoriser les audacieux, et après les avoir souvent retirés du péril, où ils s'étaient indiscrètement engagés elle les abandonne avec quelque sorte de justice, et elle punit leur témérité, pour guérir celle des autres.