Louis-Auguste Martin (2)
Les meilleures citations de Louis-Auguste Martin :
L'esprit est une heureuse disposition qui nous fait saisir promptement les rapports, et tirer des conséquences immédiates : c'est l'application avec tact et à-propos de nos ressources intellectuelles. Il donne aux œuvres d'imagination leurs tours saillants et animés ; il fait trouver au savoir les traits ingénieux et vifs qui relèvent ses résultats.
L'espérance a besoin d'être cultivée comme une fleur qui promet un beau fruit ; la bise encore froide, et le soleil déjà trop chaud pouvant la faire tomber avant le terme, goûtons-en le parfum sans trop la presser ; qu'elle soit comme une douce compagne de nos pensées, et un stimulant à nos actions.
L'homme est toujours esclave, sinon de ses semblables, au moins des événements, de ses propres passions, de l'habitude même qui lui forge une chaîne d'un besoin factice, enfin de tous les obstacles qui heurtent ses pas, de toutes les entraves opposées à ses désirs.
L'ignorance aveugle des masses est une cause d'oppression. Il est facile de leur imposer par des actions d'éclat, par le prestige de victoires même infructueuses, par un renom célèbre, et aussi par de fausses promesses de bien-être ; alors elles acceptent le joug, non par goût de la servitude, mais comme moyen de salut et de profit.
La servitude n'est pas seulement un malheur, c'est un opprobre ; car c'est l'abdication de toute dignité, de tout honneur.
Beaucoup d'hommes prennent leur parti de l'arbitraire et du despotisme parce qu'ils n'en souffrent pas dans leur bien-être matériel ; un grand nombre même, profitant des abus et des exactions inséparables du pouvoir absolu, proclament l'excellence d'une autorité qui fait taire toute clameur, et, au milieu des festins impériaux, se couronnent de roses pour cacher la rougeur de leurs fronts.
Les peuples comme les individus s'endorment quelquefois sous l'oppression, quand des mœurs efféminées, une civilisation corrompue leur font des bras débiles et un cœur amolli ; alors ils préfèrent le calme honteux d'un joug doré à la garde soucieuse d'une fière indépendance.
Esclave, vous descendez de l'état d'homme à celui d'être insensible et brute, classé, parqué, étiqueté comme un tronc d'arbre arraché à la forêt, et placé à son rang dans le bûcher du maître.
L'esclave, attelé comme une brute aux caprices d'un autre homme, il est son cheval pour traîner son char, son bœuf pour labourer sa terre, son chien pour suivre tous ses pas, son instrument pour apprêter sa nourriture, confectionner ses vêtements, approprier sa demeure ; en un mot, il cesse d'être un homme, et devient une machine.
Il y a des choses haïssables en elles-mêmes qui, par leur imperfection, leur difformité, nuisent à l'harmonie générale ; il y a des personnes qui excitent notre aversion à cause de leurs vices, bien que ces vices ne nous atteignent pas, mais ils froissent la morale universelle. On peut même n'en vouloir qu'à un détail, et chérir l'ensemble, être l'ami d'un homme pour ses qualités, son adversaire pour ses défauts.
Si la victoire se prononçait infailliblement pour la justice ; si la guerre était un recours extrême dont les résultats détermineraient à coup sûr la part et les droits de chacun ! Mais non, les chances de la guerre sont soumises aux circonstances de temps, de lieu, à des rencontres imprévues, enfin à tous les caprices du hasard aveugle et incertain ; le plus souvent c'est l'habileté qui l'emporte sur la justice.