Un misérable est malade d'inanition, un homme opulent est plus malade encore de ses indigestions ; lequel est le plus à plaindre et le plus difficile à guérir ? Donnez à l'indigent du travail et du pain, le voilà soulagé et sain pour longtemps. Donnez au contraire des remèdes à l'homme riche, il est douteux que vous le guérissiez à présent ; mais, pour l'empêcher d'être malade à l'avenir, il lui faut bien plus que des remèdes, il a besoin de tempérance, c'est-à-dire de la plus difficile des vertus, quand il s'agit de l'exercer au milieu des superfluités et de tout ce qui invite à la violer.