Que vos désirs soient toujours en harmonie avec votre âge et votre condition ; modérez-les même pour qu'ils ne vous entraînent pas insensiblement ; ne mettez jamais le bonheur dans les choses d'opinion, qui sont passagères, qu'on ne peut toujours satisfaire, et qui échappent d'un moment à l'autre ; ne placez votre bonheur que dans les choses qui ont pour principe votre organisation même et en quoi consiste votre sociabilité nécessaire, comme les besoins physiques, la conscience, les affections du cœur, les sentiments moraux ; si quelqu'une de ces choses vous échappe, se résigner, et que la fermeté à en supporter la perte ou la privation vous laisse la faculté de jouir des autres ; enfin n'oubliez jamais qu'on est homme, et que l'adversité et les peines morales sont la pierre de touche de l'humanité.