Montesquieu (2)

Tout homme doit être poli, mais aussi il doit être libre.

Il y a autant de vices qui viennent de ce qu’on ne s’estime pas assez que de ce que l'on s’estime trop.

Les gens qui ont peu d'affaires sont de très grands parleurs : moins on pense, plus on parle.

Il y a certains défauts qu'il faut voir pour les sentir, tels que les habituels.

Il faut regarder son bien comme son esclave, mais il ne faut pas perdre son esclave.

Le peuple est honnête dans ses goûts, sans l'être dans ses mœurs.

Les histoires sont des faits faux composés sur des faits vrais, ou bien à l'occasion des vrais.

Il faut toujours quitter les lieux un moment avant d'y attraper des ridicules.

La plupart des hommes sont plus capables de grandes actions que de bonnes.

Deux espèces d’hommes : ceux qui pensent et ceux qui amusent.

Une heure de lecture est le souverain remède contre les dégoûts de la vie.

Qui fait exécuter les lois doit s'y soumettre.

Nous croyons les autres plus heureux qu'ils ne sont.

Le succès de la plupart des choses dépend de savoir combien il faut de temps pour réussir.

Le souper tue la moitié de Paris ; le dîner l'autre.

La plupart des hommes sont de bonne volonté, mais ils ne savent comment s'y prendre.

Deux beautés communes se défont ; deux grandes beautés se font valoir.

L'argent est très estimable quand on le méprise.

Les vices ont leur pénitence.

Par malheur, trop peu d'intervalle entre le temps où l'on est trop jeune et celui où l'on est trop vieux.

Les grands seigneurs ont des plaisirs, le peuple a de la joie.

Quand on a été femme à Paris, on ne peut pas être femme ailleurs.

La pudeur sied bien à tout le monde, mais il faut savoir la vaincre et jamais la perdre.

Il ne faut point faire par les lois ce que l'on peut faire par les mœurs.

Un homme qui écrit bien n'écrit pas comme on écrit, mais comme il écrit.

À peine l'esprit est-il parvenu à sa maturité, que le corps commence à s'affaiblir.

Quand on veut gouverner les hommes, il ne faut pas les chasser devant soi, il faut les faire suivre.

Aimer à lire, c'est faire un échange des heures d'ennui contre des heures délicieuses.

Pour juger les hommes, il faut leur passer les préjugés de leur temps.

Mieux vaut avoir un homme d'esprit pour nous appuyer que des sots pour nous approuver.