La mort, a-t-on dit, frappe indistinctement le riche et le pauvre, mais dans quelle effrayante disproportion ! Le premier ne doit le plus souvent les maladies qui abrègent ou tourmentent son existence, qu'au déchirement intérieur de ses passions non satisfaites, à la soif inextinguible des honneurs, des richesses, des plaisirs, à l'abus de tout ce qui devait le rendre heureux. Le pauvre, au contraire, flétri par la misère, par le travail, sans cesse exposé à des influences délétères qu'il ne peut éviter, privé du nécessaire lorsque l'homme opulent est accablé du superflu, succombe, sans pouvoir opposer à la mort que des larmes inutiles.