Dans le langage de la cour, manquer du nécessaire, c'est n'avoir pas de quoi nourrir vingt chevaux inutiles, vingt valets fainéants, mais dans le langage du laboureur, c'est n'avoir pas de quoi nourrir son père accablé de vieillesse, ses enfants, dont les faibles mains ne peuvent pas l'aider encore, et sa femme enceinte ou nourrice d'un nouvel enfant ; c'est n'avoir pas de quoi faire à la terre les avances qu'elle demande, de quoi soutenir une année de grêle ou de stérilité, de quoi se procurer à soi-même et aux siens, dans la vieillesse ou la maladie, les soulagements, les secours dont la nature a besoin.