Les citations sur les oeuvres

L'artiste donne à l'œuvre qu'il a patiemment travaillée la forme de son esprit et pour ainsi dire la couleur de son âme.

Parler de son œuvre, en bien ou en mal, c'est la diminuer : Travaille et tais-toi !

À qui le bonheur offre-t-il sa palme la plus belle ? À l'homme qui fait son œuvre avec joie et qui jouit de ce qu'il a fait.

En se mettant à l'œuvre on découvre ce qu'on vaut, ce qu'on sait, en un mot ce qu'on est.

Une œuvre d'art est mystérieuse comme une pomme. Le pommier ne sait pas comment les fruits lui viennent. Les Nouveaux Romanciers sont des pommiers pensants. Moyennant quoi, leurs pommes n'ont pas de goût.

Un auteur parle toujours mal de son œuvre, et ce qu'il peut imaginer de mieux, une fois cette œuvre exécutée et livrée au public, c'est de se taire.

Les grandes œuvres sont l'expression conjointe d'un professionnalisme absolu et des déchirures sentimentales de la maturité. Le beau, c'est le douloureux — même si ça paraît gai.

Une belle œuvre veut le silence, il suffit d'écouter.

Une œuvre, cela doit avoir une odeur puissante, comme une maison ou un appartement où l'on vit depuis longtemps et dont on n'ouvre pas les fenêtres.

C'est un grand malheur pour un homme à talent de faire un chef-d'œuvre d'une mauvaise pensée.

Dans les œuvres de l'homme, comme dans celles de la nature, ce sont proprement les vues qui sont surtout dignes d'attention.

La valeur d'une œuvre peut se mesurer à l'indignation qu'elle suscite chez les honnêtes gens.

Le génie qui dédaigne de se manifester par des œuvres me fait toujours penser à la jument de Roland.

Pour l'artiste, la pire des punitions, c'est de voir sa muse rire de l'œuvre qu'elle lui a inspirée.

Les chauds mouvements préparent les belles œuvres et les amènent à vivre.

Il n'y a rien qui rafraîchisse le sang comme une bonne œuvre.

Une fantaisie satisfaite ne donne jamais autant de plaisir qu'une bonne œuvre.

Dans l'idéal que j'ai de l'art, je crois qu'on ne doit rien montrer de ses convictions et que l'artiste ne doit pas plus apparaître dans son œuvre que Dieu dans la nature. L'homme n'est rien, l'œuvre tout !

Je n'ai aucune biographie. Du moment qu'on est artiste, il faut que messieurs les épiciers, vérificateurs d'enregistrement, commis de la douane, bottiers en chambre et autres s'amusent sur votre compte personnel ! Il y a des gens pour leur apprendre que vous êtes brun ou blond, facétieux ou mélancolique, âgé de tant de printemps, enclin à la boisson, ou amateur d'harmonica. Je pense, au contraire, que l'écrivain ne doit laisser de lui que ses œuvres.

N'en est-il pas de la vie d'artiste, ou plutôt d'une œuvre d'art à accomplir, comme d'une grande montagne à escalader ? Dur voyage, et qui demande une volonté acharnée ! D'abord on aperçoit d'en bas une haute cime. Dans les cieux, elle est étincelante de pureté, elle est effrayante de hauteur, et elle vous sollicite cependant à cause de cela même. On part. Mais à chaque plateau de la route, le sommet grandit, l'horizon se recule, on va par les précipices, les vertiges et les découragements. Il fait froid et l'éternel ouragan des hautes régions vous enlève en passant jusqu'au dernier lambeau de votre vêtement. La terre est perdue pour toujours, et le but sans doute ne s'atteindra pas.

Plus une œuvre est bonne, plus elle attire la critique ; c’est comme les puces qui se précipitent sur le linge blanc.

Les chefs-d'œuvre sont bêtes, ils ont la mine tranquille comme les productions mêmes de la nature, comme les grands animaux et les montagnes ; j'aime l'ordure, oui, et quand elle est lyrique comme dans Rabelais qui n'est point du tout un homme à gaudriole, mais la gaudriole est française. Pour plaire au goût français il faut cacher presque la poésie, comme on fait pour les pilules, dans une poudre incolore et la lui faire avaler sans qu'il s'en doute.

Le présent est bon à celui qui fait de bonnes œuvres pour l'avenir.

Jadis c'était la qualité, aujourd'hui c'est la quantité de leurs œuvres qui fait le mérite des écrivains ; on en voit de la force de quatre cents volumes, comme des paquebots de la force de quatre cents chevaux.

Le mépris dédaigneux que l'on affecte pour ses œuvres passées est la base sur laquelle on édifie son orgueil présent.

Confier le jugement de ses œuvres au feuilleton d'un ami, c'est mettre son amour-propre en nourrice.

Aux difficultés de l'exécution succède la difficulté, plus grande encore, de faire agréer son œuvre ; l'envie, la haine, l'ignorance se réunissent pour la faire avorter, ou en dénigrer la valeur.

La valeur des œuvres du génie s'augmente beaucoup des difficultés vaincues, et comme rarement il trouve le chemin frayé, dégagé d'obstacles, le mérite de la lutte précède d'ordinaire celui du triomphe.

Si Dieu juge par les œuvres, c'est croire en lui que d'être homme de bien.

Les meilleurs génies sont ceux qui font leur œuvre en silence, semblables à la terre dont les entrailles font germer sans bruit les moissons abondantes qui doivent alimenter des millions d'hommes.

Le sujet d'une œuvre d'art intéresse plus les hommes que l'exécution ; ils peuvent saisir l'un en détail : Ils ne peuvent embrasser l'autre dans son ensemble. De là vient la mise en relief de certaines parties, après quoi, si on l'observe bien, l'effet de l'ensemble ne manque pas non plus de se produire à la fin, mais à l'insu de chacun.

Toute la valeur d'une œuvre est dans la saveur singulière qu'elle inaugure dans la réalité. C'est par là qu'elle prend place, au meilleur rang, parmi les choses de la réalité. Ainsi, et comme par miracle, l'œuvre faite devient une chose réelle, alors que les éléments dont elle est constituée ne le sont pas.

L'œuvre d'art achève ce que la société a souvent promis, mais toujours en vain.

Le peuple se plaît plus aux pièces de théâtre grossières et familières qu'aux chefs-d'œuvre de la scène, c'est qu'il entend les premières.

Une œuvre de génie, immortel monument, pour briller dans le temps n'est pas l'ouvrage d'un moment.

L'union de l'homme et de la femme est une œuvre divine.

Une œuvre qui est écrite dans l'intention d'un public quelconque sera toujours une œuvre manquée.

Chacun est fils de ses œuvres.

Une œuvre est à la fois le souvenir de nos amours passées et la péripétie de nos amours nouvelles.