Elisabeth Charlotte Pauline de Meulan
Biographie :

Les 54 citations de Pauline de Meulan :
Dans la vieillesse, on n'attend rien du monde, parce qu'on n'a rien à lui offrir : on le regarde comme moins important, à mesure qu'on y devient moins important.
L'inconvénient du tour d'esprit, c'est de fausser les vertus.
La politesse a cela de bon, qu'elle ne prouve pas autre chose qu'elle-même, et tient lieu de ce qui vaut mieux qu'elle.
L'avare amasse, d'abord pour posséder, ensuite pour amasser.
L'avare, faute d'une réparation de mille écus, laissera sa maison se détériorer de vingt mille francs.
Le méfiant est en état de guerre avec le genre humain. S'il s'aide d'un allié, ce n'est jamais que pour se défendre contre un autre ; ses liaisons sont des liaisons de méfiance ; c'est la force du soupçon qu'il conçoit contre celui-ci qui le jette du côté de celui-là ; mais bien souvent, en se méfiant de celui qui l'avertit de la trahison, il se méfie aussi du traître.
L'esprit est peut-être le seul des biens de ce monde qui soit sans mélange ; seul avec la vertu, il ne laisse aucun regret après lui.
Je sais bien que, dans le monde, on n'apprend pas à parler raison, mais c'est du moins au nom de la raison qu'on y dit les plus grandes sottises, et les gens du monde ne manquent guère, comme les ivrognes, de commencer par vous dire : Raisonnons !
Il faut prendre le monde comme il est.
Les bons airs sont au bon ton ce qu'est la civilité à la politesse, la mode à l'élégance.
Vouloir plaire et ne pas craindre de déplaire, voilà la source de tous les ridicules du monde.
La mélancolie est la convalescence de la douleur.
Une première confidence est en amitié ce qu'est en amour un premier aveu.
L'inconstance de la conduite doit être la suite de l'impétuosité : mais, dans les caractères légers, c'est le caractère qui s'épuise et qui, incapable d'un long effort, laisse mollement retomber ce qu'il avait d'abord saisi avec ardeur.
Il existe chez certaines personnes une horreur pour toute espèce de gêne qu'on décore du nom d'indépendance de caractère, et qui tient bien plus souvent à la paresse qu'à la hauteur d'âme.
L'homme faible, incapable de supporter le poids de sa liberté, l'attache à celle d'un autre, et les enchaîne ainsi toutes les deux.
Il y a des caractères qui soutiennent trop bien le malheur pour en profiter, et le portent trop légèrement pour en garder les marques ; tout ce qui leur reste de l'adversité, c'est une certaine habitude qui leur apprend comment il faut se conduire avec elle pour n'en pas trop souffrir.
Comme les esprits doués de génie, les caractères capables d'affections fortes ont aussi des obscurités qui ne se développent jamais qu'à leur avantage ; mais l'occasion seule en peut faire sortir ce qu'elles contiennent.
L'homme qui ne sait se lever et marcher que pour un but important ne s'égarera point dans les petites routes de traverse où nous engagent les petits goûts, les petites distractions, les petits plaisirs ; il restera à sa place ou ira droit devant lui ; il végétera ou deviendra un homme supérieur.
Peu de gens savent ce que c'est que l'amour, et parmi ceux qui le savent, il en est bien peu qui le disent. Heureux, ce sentiment, s'il se prolonge, se concentre dans son bonheur ; malheureux, il se concentre encore plus dans sa peine : il semble avoir honte des tourments qu'il cause, et les cache comme s'il avait la conscience d'avoir manqué sa destination.
Savoir aimer, c'est savoir choisir celui des intérêts de la vie auquel on veut appartenir ; c'est savoir qu'il existe une chose qu'on veut par-dessus tout, à tout prix, quelque sacrifice qu'il en coûte. On ne prévoit ni le prix qui sera demandé, ni les sacrifices qu'il faudra subir ; et pourtant, sans savoir de quoi, il est certain qu'on sera capable.
Il n'y a que les passions fortes qui sachent supporter les grandes douleurs, parce qu'il n'y a qu'elles qui aient de quoi les payer.
Tel est le charme de la reconnaissance des enfants ; ils ne remercient pas, ils jouissent, ils ne pensent qu'à la joie qu'ils ressentent, sans songer à celui qui la leur procure. Tous leurs plaisirs sont personnels, voilà pourquoi on aime tant à leur en donner. Soyons quelquefois un peu enfants, pour que ceux qui nous aiment puissent jouir du plaisir de nous caresser.
Une nouvelle amitié peut distraire d'un ancien amour.
Accoutumer son esprit à l'activité, son âme à l'élévation et au courage, connaître ses ressources et surtout ses faiblesses, s'être promis de savoir, dans l'occasion, employer les unes et se garder des autres, se bien accoutumer à se tenir parole, en tout apprendre à s'estimer, voilà le vrai moyen pour résister à tout.