Pierre Reverdy.
Biographie :

Les 64 citations de Pierre Reverdy :
On appelle défauts ce qui, chez les gens, nous déplaît, et qualités ce qui nous flatte.
Pour le primitif l'art est un moyen, pour le décadent, il devient un but.
On méprise l'aumône qui est dure, mais on ne se méprise pas d'être si complètement dépourvu de véritable charité.
Il n'y a pas d'amour sans souffrance et il ne peut pas y avoir de christianisme sans amour.
On est plus durement prisonnier de la haine que de l'amour.
La gloire est un vêtement de lumière qui ne s'ajuste bien qu'aux mesures des morts.
II y a des hommes qui ont le sens de la réalité, et d'autres à qui il fait totalement défaut.
L'amour sans les actes n'est que la plus grande illusion supportée par un mot des plus courts.
Qu'est-ce que c'est qu'un grand homme méconnu ? C'est comme un arbre dont les branches constamment taillées et retaillées le laisseraient se développer d'abord tout en racines. L'épanouissement en hauteur n'en serait que plus luxuriant après, mais ceci n'est dit que pour l'œuvre. De l'homme, autant dire, évidemment, que ce n'est rien.
Mémoire sans éclat où rien n'est enfermé. Esprit qui se rendort aussitôt qu'éveillé.
La nuit d'un œil hagard contemple le désastre.
La poésie a été mise au monde par l'homme et elle ne peut être ailleurs que dans lui, mais il la cherche dans la nature comme s'il l'avait laissé échapper.
Le poète est un transformateur de courant — de la haute tension du réel au fil incandescent qui donne la lumière — dans les mots, l'étincelle des sentiments, des idées.
À force d'amour-propre on aboutit à la haine-propre.
Les rêves de la nuit viennent souvent de ce qui s'est passé la veille et ils influencent à leur tour, par l'humeur qu'ils nous laissent, ce qui se passe le lendemain. Et la texture du rêve change, avec l'âge, comme notre humeur et nos facultés, naturellement, encore que la notion d'âge en soit toujours absente. Il semble que le rêve du sommeil tende à devenir de plus en plus conscient, que nous soyons toujours plus près de savoir que nous rêvons et comptions de plus en plus, pour nous tirer des pires embarras, sur le réveil.
Le secret de l'être, c'est l'amour ; celui de la mort, c'est la haine.
Le poète est un kaléidoscope. Il entre peu de chose dans l'infinie diversité de ses combinaisons. Il est aussi un alambic, fournissant la plupart du temps de l'eau de rose mais, si on le bourre de lie ou de piquette, parfois, d'excellente eau-de-vie.
La poésie n'est pas dans la réalité, elle est dans le rêve et l'illusion de l'homme, et la vie ne serait pas surmontable, pour l'homme, sans la poésie. C'est pourquoi, bons ou mauvais, il n'y a pas d'époque sans poètes, on se passerait plutôt de chaudronniers.
Le pauvre a beaucoup plus de mépris pour la pauvreté (il sait que c'est un vice) que le riche.
Le goût de la solitude est peut-être une maladie ou une sorte d'infirmité de l'esprit.
La confiance en soi, rien de mieux établi sur l'inconscience de soi.
Le succès grise et gâte et l'insuccès aigrit, mais aucun ne préserve de devenir gâteux.
Ce qui importe en art et en morale, c'est de se poser les questions et de les résoudre soi-même.
Dans soi il y a plus d'ombre que de lumière, car nous sommes à l'intérieur et le soleil éclaire surtout la façade. L'autre n'est pas le soleil mais il est pour nous une façade et la lumière qu'il nous renvoie est faite de beaucoup de soleil mais aussi de la couleur du fond de la façade.
La connaissance des autres est un moyen de connaissance de soi. On ne connaît pas soi par soi.