La femme riche et vraiment honnête a de la pitié et non du dédain pour celle qui n'est ni l'un ni l'autre. Son cœur lui dit que la malheureuse qu'elle coudoie avec effroi dans la rue n'y est pas descendue pour son plaisir, n'y cherche et n'y trouve pas le bonheur, et que le chemin qu'elle y fait doit être plein de misères et de douleurs sans nom. Elle se dit qu'elle serait plus coupable devant Dieu si elle tombait, elle que tout a aidé dans la vie et à qui tout a souri, si elle tombait d'un degré seulement, que cette malheureuse qui, née souvent au fond de l'abîme, ne connaît que l'abîme, et y reste, sans trouver dans sa route une main pour l'aider à en sortir.