Madame Necker, née Suzanne Curchod
Biographie :

Les 46 citations de Suzanne Curchod :
Quand on vit dans le monde, il faut prendre le ton qui convient aux gens du monde ; les mots mesurés et rentrés produisent plus d'effet que les expressions fortes et prononcées : tout ce qui est parfait et tout ce qui est grand paraît outré dans la société, tout cela est colosse pour des pygmées.
L'erreur est une faute de l'esprit, mais l'inconséquence en est le crime.
L'homme, orgueilleux dans sa force, devient humble dans sa faiblesse.
La curiosité suit tout ce qu'on dit avec un intérêt extraordinaire, c'est l'orchestre qui accompagne la musique.
Certaines personnes se font le centre de tout, mais ce qui les empêche d'être insupportables, c'est une espèce de liant, une souplesse ondoyante qui leur fait suivre, dès qu'ils y ont quelque intérêt, l'amour-propre des autres dans tous ses détours, afin de le captiver et d'obtenir ensuite des louanges.
Être aimé, c'est recevoir le plus grand de tous les éloges.
La conscience a cet avantage, qu'elle nous récompense même des sacrifices inutiles, tandis que les hommes ne nous savent gré que des réalités.
À tous les âges les femmes sont toujours sûres de plaire par beaucoup de gaieté, de douceur et de complaisance ; elles pourraient compenser un peu la perte de leurs charmes, en perfectionnant leur caractère : mais la plupart n'ont pas le courage de se vaincre ; elles ne peuvent se résoudre à faire des efforts pour plaire ; l'empire de la beauté les flatte davantage, car il n'exige aucun soin, et il agit dans le moment présent sans jamais se faire attendre.
L'amour est toujours exigeant ; l'amitié est toujours indulgente.
L'expérience est la seule institutrice de la raison humaine.
Le cœur est la conscience de l'amitié, c'est la seule faculté intérieure qui ne trompe jamais.
Le parti le plus court dans toutes les affaires de la vie, et celui qui ne nous laisse aucun regret, c'est de se livrer à sa bonté, sans trop examiner si les autres en sont dignes, ou s'ils en seront reconnaissants.
L'imagination a besoin de modèle, et le génie lui en sert.
Il ne faut jamais insister, dans la conversation, avec vivacité, sur des opinions indifférentes : le principal intérêt doit être de plaire à celui à qui l'on parle, et non de montrer qu'il a tort ; il faut garder cette vivacité pour des opinions essentielles.
La sensibilité va chercher dans les objets les plus simples tout ce qui peut nous émouvoir.
Quand la beauté est l'empreinte d'une âme vertueuse, elle est un miroir dont le poli embellit le modèle.
On serait tenté de douter de la mort des grands hommes : la voix de leur génie immortel s'élève toujours au fond de nos cœurs, lors même qu'ils ne sont plus.
Quand un caractère est entièrement opposé au nôtre, il est inutile de chercher à le corriger : on ne fait que s'aigrir mutuellement.
Le moment où je parle est déjà loin de moi.
Les regrets qu'on obtient des hommes ne valent pas une seule des heures qu'on a employées à les mériter.
Souvent on est regretté de tout le monde, et l'on n'est pleuré que d'une seule personne.
Il y a des gens qui n'échappent au ridicule qu'à force d'atrocité.
La vertu est le vrai bien de toutes les saisons de la vie : elle fait trouver le printemps dans les rigueurs de l'hiver, elle égalise tous les âges, toutes les situations.
Le même goût d'ordre qui fait retrancher, dans la dépense, le petit écu de trop, devrait apprendre aussi à retrancher le superflu des paroles affectueuses, et à y mettre la mesure.
Les gens dont l'esprit est fin risquent de se répéter, car ils ne savent jamais bien sur quelles traces ils ont passé.