On exige, sans s'en apercevoir, que les gens malheureux soient toujours tristes et accablés. Quand la nécessité de vivre, d'exister, de donner quelque relâche à leurs peines les fait agir ou parler comme d'autres, on en est en quelque sorte surpris, et l'homme le plus juste, le plus sensible, a besoin d'un moment de réflexion pour bien comprendre que la nature impose des lois auxquelles la douleur même doit se soumettre, et qu'elle peut ne rien perdre de sa force au milieu des actions ordinaires de la vie.