Le sage ne se livre pas sans mesure au chagrin qui le tue. La tristesse et la douleur approchent bien de lui, mais il en écarte les faiblesses et les excès. Les orages ne montent pas à la région où il est élevé par la force de son esprit : les bruits retentissent jusque-là, mais la paix ne le quitte point ; et tandis que la tranquillité règne dans son âme, il lui importe peu que sa fortune soit troublée, ou que les malheurs viennent fondre sur lui. Au milieu des pertes et des ruines, il ne perd rien de sa sagesse. Il ne s'étonne de rien, parce qu'il est depuis longtemps préparé à tout. II se soutient par la patience et par le courage, persuadé qu'il est plus glorieux de souffrir de grandes peines que de faire de grandes choses.