Un flatteur est un homme qui ne trompe ordinairement que les sots.
Qui sait se servir avec adresse de la vérité, et qui en connaît l'éloquence, peut seul se piquer d'être habile.
La grande vanité de ceux qui n'imaginent pas est de se croire seuls judicieux et raisonnables.
L'esprit dominant assujettit les autres à son tribunal, et la plupart du temps à ses erreurs.
Il ne faut point louer les hommes avant leur mort.
L'envie ne saurait se cacher : elle accuse et juge sans preuves.
Il n'y a point de contradictions dans la nature.
Il y a des semences de bonté et de justice dans le cœur des hommes.
Le corps a ses grâces, l'esprit ses talents.
Nos passions se règlent ordinairement sur nos besoins.
Le peuple et les grands n'ont ni les mêmes vertus, ni les mêmes vices.
La médiocrité d'esprit et la paresse font plus de philosophes que la réflexion.
Nos actions ne sont ni si bonnes ni si vicieuses que nos volontés.
La courte durée de la vie ne peut nous dissuader de ses plaisirs, ni nous consoler de ses peines.
L'art de plaire est l'art de tromper.
La pauvreté fait plus d'opprobres que le vice.
La pauvreté humilie les hommes jusqu'à les faire rougir de leurs vertus.
Le vice n'exclut pas toujours la vertu.
Vantez la clémence à un homme sévère : Vous serez égorgé dans votre lit.
Toute pensée est neuve quand l'auteur l'exprime d'une manière qui est à lui.
La politique est la plus grande de toutes les sciences.
Il est quelquefois plus difficile de gouverner un seul homme qu'un grand peuple.
La prospérité illumine la prudence.
L'intérêt est la règle de la prudence.
Il n'appartient qu'au courage de régler la vie.
Les vrais maîtres dans la politique sont ceux qui tentent tout le bien qu'on peut exécuter, et rien au-delà.
Un sage gouvernement doit se régler sur la disposition présente des esprits.
Tous les temps ne permettent pas de suivre tous les bons exemples et toutes les bonnes maximes.
Les mœurs se gâtent plus facilement qu'elles ne se redressent.
La vertu ne s'inspire point par la violence.
L'humanité est la première des vertus.
La vertu ne peut faire le bonheur des méchants.
La paix, qui borne les talents et amollit les peuples, n'est un bien ni en morale, ni en politique.
La solitude tente puissamment la chasteté.
La solitude est à l'esprit ce que la diète est au corps, mortelle lorsqu'elle est trop longue, quoique nécessaire.
L'écueil ordinaire des talents médiocres est l'imitation des gens riches.
Personne n'est si fat qu'un bel esprit qui veut être un homme du monde.
Une jeune femme a moins de complaisants qu'un homme riche qui fait bonne chère.
La bonne chère est le premier lien de la bonne compagnie.
Le jeu, la dévotion, le bel esprit, sont trois grands partis pour les femmes qui ne sont plus jeunes.
Tous les avantages de l'esprit, et même du cœur, sont presque aussi fragiles que ceux de la fortune.
On va dans la fortune et dans la vertu le plus loin qu'on peut ; la raison et la vertu même consolent du reste.
Peu de malheurs sont sans ressource ; le désespoir est plus trompeur que l'espérance.
Nous louons souvent les hommes de leur faiblesse, et nous les blâmons de leur force.
Ce ne peut être un vice dans les hommes de sentir leur force.
Il arrive souvent qu'on nous estime à proportion que nous nous estimons nous-mêmes.
La fatuité égale la roture aux meilleurs noms.
Il y a plus de faiblesse que de raison à être humilié de ce qui nous manque, et c'est la source de toute bassesse.
Nous pouvons parfaitement connaître notre imperfection, sans être humiliés par cette vue.
Les grands ne connaissent pas le peuple, et n'ont aucune envie de le connaître.
La lumière est le premier fruit de la naissance, pour nous enseigner que la vérité est le plus grand bien de la vie.
Rien ne dure que la vérité.
Il n'appartient qu'aux âmes fortes et pénétrantes de faire de la vérité le principal objet de leurs passions.
La vérité n'est pas si usée que le langage, parce qu'il appartient à moins de gens de la manier.
Ce n'est pas la vérité qui manque le plus souvent aux idées des hommes, mais la précision et l'exactitude.
Toutes les vérités existent indépendamment de notre consentement, et sont éternelles.
La vérité a son accent, qu'elle peut prêter même au mensonge.
Le vrai bon ton, rien n'est si loin de l'éloquence que le jargon de l'esprit.
L'esprit ne tient pas lieu de savoir.
L'esprit enveloppe les simplicités de la nature, pour s'en attribuer l'honneur.
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